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Témoignages

Guillaume, lycéen : collectionneur remarqué d’objets militaires

Guillaume Besson, 18 ans, collectionne des objets de guerre. Il a attrapé le virus du collectionneur. En vide-greniers, il chine des objets militaires, particulièrement ceux des deux dernières guerres mondiales. Guillaume, domicilié rue de Pibois à La Chapelle-Launay (Loire-Atlantique), prépare un bac pro mécanique à Redon (Ille-et-Vilaine). Voilà pour le garçon côté cour. Côté jardin, pas si secret, il faut compter avec sa passion de l’histoire militaire, transmise par son grand-père et le souvenir de ses aïeux, des militaires gradés.

Comment est née cette passion ?

« Petit à petit. Il y a eu les nombreux souvenirs d’occupation que me racontait ma grand-mère, un voyage sur les plages de Normandie avec mes parents mais c’est surtout le film : Le jour le plus long qui a fait déclic. Vers 10 ans, dans un vide-grenier, j’ai acheté le premier objet de ma collection : un casque français de la guerre d’Algérie et cela m’avait coûté 50 centimes. J’ai continué à faire tous les vide-greniers des alentours et à y vendre mes jouets pour me faire de l’argent. Comme ça, un jour, j’ai acquis un détecteur de mines américain de 1944. Maintenant j’ai une collection d’une centaine d’objets allant du briquet de poilu, au lit de camp américain et j’ai récemment rejoint l’association Forteresse Saint- Nazaire : j’y apprends énormément et je partage ma passion. »

Et comment sont venues les expositions ?

« En 2016, j’ai demandé au directeur de mon collège de Savenay la permission d’exposer mes objets. Il m’a orienté vers un professeur d’histoire qui m’a soutenu. Grâce au bouche-à-oreille, la mairie de La Chapelle-Launay m’a invité à exposer dans ses locaux en mai 2017. Cela a attiré du monde et, chose incroyable, une visiteuse, qui venait de perdre son mari, a tenu à me donner sa collection d’armes blanches, notamment un sabre du Second Empire et une baïonnette allemande de la Première guerre. Le bouche à oreille continue à fonctionner et c’est comme ça que le groupe Histoire et mémoire de Saint-Nazaire m’a contacté. »

Quelle période préférez-vous ?

La première guerre car les objets ont quelque chose de plus humains. Et je me méfie de la recherche acharnée et exclusive du matériel SS. Certains collectionneurs ont une fascination dérangeante pour le nazisme.

« Depuis mes 14 ans je collectionne du matériel militaire datant de la première et de la seconde guerre mondiale.
Aujourd’hui j’ai 18 ans, ma collection a beaucoup évolué et continue de se développer de semaine en semaine, et depuis 4 ans la question que l’on me pose quasiment systématiquement c’est : pourquoi, quelle mouche m’a piqué ?
A cette question je réponds toujours vaguement, et il m’arrive de donner des explications qui divergent. Mais la réponse à cette question est bien plus complexe, car ce sont plusieurs vecteurs qui m’ont emmené à cette passion.
En effet que ce soit des récits de l’occupation, des films, des livres, cette collection découle d’un intérêt pour l’Histoire. Intérêt qui à été suivi d’un intérêt pour les objets qui portent cette Histoire, et petit à petit, j’ai constitué ma collection en affinant mon thème de collection sur les deux guerres Mondiales.
L’intérêt que je vois dans ces objets c’est qu’ils sont des témoins directs. Ces objets sont des gourdes, des casques, des caisses, tous les objets du quotidien des soldats, ce sont des témoins immortels d’un passé qu’il faut transmettre. »

« C’est cette passion qui m’a conduit à la collection », affirme-t-il. Son père est également collectionneur de jouets anciens. Il l’a accompagné dans des brocantes et des vide-greniers. C’est là qu’il a commencé à fouiner : « J’ai acheté mon premier casque français pour 0,50 €. Maintenant je vais presque tous les dimanches matins dans les vide-greniers et je trouve des choses intéressantes. Je commence à bien savoir repérer ce qui est intéressant, à savoir distinguer les objets authentiques des faux. Je me documente sur les forums internet », ajoute-t-il.

Guillaume range toutes ses trouvailles dans sa chambre. Il a acquis une vitrine auprès d’un camarade pour les y déposer. Il y met toutes sortes d’objets : casques, baïonnettes, gourdes, gamelles, plaques, étuis, revues, paquet de tabac, crayons, piquets de tente... Certains sont très originaux comme ce vase métallique à moitié fondu que son grand-père a récupéré dans une maison incendiée à Verdun ou encore cette espèce de cendrier fabriqué avec un fond de bombe à billes, des balles (neutralisées évidemment) et une tête d’obus. « Ce qui m’intéresse c’est de trouver de l’humanité dans ces objets ».

Source : Ouest-France

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